La mode a beau s'orienter de plus en plus vers le décontracté, le costume continue d'exercer une véritable fascination auprès des hommes (et maintenant des femmes). Dès qu'il faut être sur son 31, le costume devient indispensable. Quelles sont les origines du costume, son histoire ainsi que les raisons de sa longévité ? C'est ce que nous vous proposons de découvrir dans cet article consacré à cette pièce intemporelle de la garde-robe masculine.
Les origines du costume
En fonction des sources, les origines du costume sont tantôt en France, tantôt en Angleterre. Ce qui est sûr, c'est qu'il a été formalisé au sein des cours royales européennes durant le XVIIe siècle. Par exemple, en 1666 le roi Charles II promulgue une loi stipulant que les courtisans doivent s'habiller d'une longue veste (redingote), d'un gilet et de hauts-de-chausse afin de dégager un sentiment d'autorité auprès de la populace.
Savez-vous pourquoi les boutons de la veste de costume sont cousus sur son revers droit ? Il s'agissait d'une exigence de Charles II : une telle disposition des boutons devait permettre à ces messieurs de dégainer aisément leur épée ! Il en va encore ainsi aujourd'hui, même si ceux qui se promènent aujourd'hui avec une lame à la ceinture ne sont pas du genre à porter un costume...
Si les Britanniques se plaisent à attribuer à leur monarque la formalisation du costume, il n'avait fait qu'imiter ce qui se faisait à Versailles. En effet, Louis XIV avait déjà imposé aux hommes qui fréquentaient son palais de porter une redingote, des hauts-de-chausse, un pantalon allant jusqu'aux genoux, une cravate (même si la version de l'époque était fort différente de celle d'aujourd'hui, on était plus près du gros nœud papillon), une perruque et un chapeau.
Histoire du costume
Si le costume passe au second plan en France suite à la Révolution française, il gagne en popularité outre-Manche au début du XIXe siècle. Cette impulsion, on la doit au dandy britannique Beau Brummel, qui réinvente le costume des courtisans en le rendant plus sobre. La taille est plus discrète, les couleurs aussi. On est loin du costume opulent des courtisans.
Petit à petit, le costume n'est plus confiné à la cour royale. Il est porté par les bourgeois, les dignitaires, les entrepreneurs des classes moyennes. Il devient un symbole du conformisme, l'uniforme de l'ordre établi. Le costume est comme un appel à être pris au sérieux, un signe que l'on est quelqu'un d'une certaine importance. Il devient indispensable pour les occasions comme un mariage, une cérémonie, un dîner de gala.
« S'habiller de façon formelle nous donne l'impression d'être puissant. Cela a changé la façon dont nous percevons le monde, » a déclaré le psychologue Abraham Rutchik, auteur de l'étude de 2015 « Les conséquences cognitives de l'habillement formel ». Mais au-delà du facteur personnel, le costume devient également une marque de respect envers les autres, envers ses hôtes.
C'est à l'occasion de l'émergence du costume moderne que la cravate devient également très populaire. Brummell, en plus de jeter les bases de l'habillement homme formel, introduit également de nouveaux standards d'hygiène masculine, notamment le bain quotidien. C'est d'ailleurs à Brummel que l'on attribue l'invention du nœud papillon.
Durant les décennies qui suivent, le costume évolue lentement mais sûrement jusqu'à sa forme contemporaine. À savoir une veste qui perd en longueur, le gilet qui devient optionnel, etc.
Les époques influencent les évolutions du costume
Si le costume a évolué au fil des décennies, ce fut pour des raisons de goûts, mais aussi pratiques. Par exemple, les costumes des années 50 deviennent à nouveau plus larges afin de s'adapter à l'âge du swing, qui exigeait davantage de mobilité de ces messieurs. Dans les années 60, les Beatles changent complètement les codes, tandis que dans les années 70 le disco consacre le retour des pantalons bouffants. Dans les années 80, très prospères, le costume dégage une sensation de puissance avec ses épaulettes démesurées.