Exposition de bijoux hommes rares qui retrace leur histoire

Exposition de bijoux hommes rares qui retrace leur histoire

Au XVIIe siècle, un poignard au raffinement exquis, en or et en jade, fut créé pour le Shah Jahan, l'empereur à qui l'on doit le Taj Mahal. Deux siècles plus tard, il était acquis par Samuel Morse, l'inventeur du code éponyme.

Il s'agit désormais de l'une des 150 bijoux pour homme incroyables qui ont été empruntées à la famille royale du Qatar pour créer l'exposition "East Meets West: Jewels of the Maharajas from The Al Thani Collection", qui a lieu à San Francisco.

La collection Al Thani est un ensemble d'œuvres d'art et de bijoux indiens dont les plus anciens remontent à l'époque de l'Empire moghol. La collection fut démarrée par Sheikh Hamad bin Abdullah Al Thani, membre de la famille royale qatarie. Afin de rassembler cette collection, il s'est adjoint l'aide d'Amin Jaffer, directeur international pour l'art asiatique de chez Christie's. En seulement 2 ans, il a réussi à rassembler pas moins de 400 pièces.

Le bijou homme le plus ancien de la collection date de 1526, soit de l'époque de la création de l'Empire moghol, une dynastie musulmane originaire d'Asie centrale qui a envahi le nord de l'Inde au XVIe siècle. À l'époque, les Européens avaient déjà établi des postes commerciaux en Inde. Les Moghols furent fascinés par la technologie européenne utilisée pour la joaillerie, notamment les techniques de taille des pierres précieuses. Ils se passionnèrent également pour des pierres exotiques inconnues jusqu'alors, comme les émeraudes en provenance de Colombie.

Mais les Européens étaient également impressionnés, par la richesse des Moghols. Le trésor de l'empereur Jahangir, par exemple, aurait été constitué à son apogée de plus de 5 millions de carats de diamants non taillés. Un négociant en diamant flamand du XVIe siècle, Jacques de Coutre, aurait établi que Jahangir possédait un patrimoine précieux plus important que celui de toutes les monarchies européennes réunies.

Les Moghols et les Européens ont ensuite tissé des liens étroits, d'après le curateur de l'exposition, Martin Chapman.

« Les joailliers occidentaux et les orfèvres ont travaillé pour la cour moghol. Les tendances et la technique des maisons européennes ont exercé une grande influence sur les goûts des princes indiens, » a-t-il déclaré.

« Vers la fin de l'empire, c'était en Europe que les maharajas voyageaient afin de faire le plein de bijoux pour homme. Ce qui a inspiré la fusion entre les tendances et les goûts en vigueur en Inde et en Europe, qui a connu son apogée dans le style des bijoux du XXe siècle. »

La question du genre est abordée par l'exposition. Quasi tous les bijoux que l'on peut admirer ont été conçus pour les hommes, et portés par ceux-ci.

« Nous semblons penser en Occident que seules les femmes peuvent porter des bijoux, » a déclaré Chapman. « Mais en Inde ce sont les hommes, et particulièrement les hommes de pouvoir, qui renversent cette idée reçue avec leurs bijoux extravagants et complexes : bracelets homme, bagues, colliers, boucles d'oreilles et bracelets jonc. Sans oublier l'indispensable, le turban orné de pierres précieuses. »

Si vous voyagez vers San Francisco durant l'hiver, vous pourrez admirer cette exposition de bijoux hommes jusqu'au 24 février 2019.

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